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Le 16 janvier, j’ai eu la chance d’assister (virtuellement) à la conférence « Évaluer sans notes chiffrées? Mission possible » offerte par Julie Chandonnet, enseignante de 6e année à l’école Saint-Denys-Garneau. Cette conférence m’a donné une toute nouvelle vision de l’évaluation. La compétence 5 : « Évaluer la progression des apprentissages et le degré d'acquisition des compétences des élèves pour les contenus à faire apprendre » est la compétence qui me fait le plus « peur » de l’enseignement. En effet, après presque quatre ans d’étude universitaire, je ne me sens toujours pas assez outiller afin d’évaluer correctement mes élèves. Je trouve que l’évaluation est très complexe et différente d’une école à une autre. Les écoles ont des barèmes d’évaluation différents : des lettres, des chiffres, des commentaires, des couleurs. Je m’y perds complètement! À la suite de la conférence de Mme Chandonnet, je suis persuadée que l’évaluation sans notes chiffrées est bénéfique pour tous les élèves, mais particulièrement ceux du troisième cycle. En effet, plus les enfants vieillissent, plus ils deviennent conscients des notes. Ils s’estiment par celles-ci. Je crois que la méthode de Mme Chandonnet est excellente. Elle fonctionne par couleurs : rouge (besoin d’amélioration), jaune (réussi) ainsi que trois teintes de vert (bien réussi, très bien réussi et excellent). Son évaluation ne comporte pas uniquement des couleurs, mais bien plusieurs commentaires pertinents qui permettent à l’élève de reconnaitre ses forces et ses défis. Elle utilise la rétroaction USB : utile, spécifique et bénéfique. Elle est témoin d’un véritable changement dans la réaction de ses élèves lorsqu’ils reçoivent leur copie. Ils lisent les commentaires un à un dans le calme. Ils ne sont plus à la recherche d’un chiffre. Ils ne s’estiment plus par une note. Ils ne se comparent plus au voisin. Pour l’évaluation, Mme Chandonnet s’inspire du sport de ses filles; la gymnastique. Chaque deux semaines, elle demande aux élèves de produire un « bilan de coaching ». Sur ce bilan, l’élève cible ce qu’il a appris, ce qu’il doit travailler, ses forces et ses défis au niveau des apprentissages et au niveau du comportement. L’enseignante ajoute son point de vue. Puis, même le parent y participe. Il ajoute un commentaire constructif à l’enfant. Ces trois acteurs permettent de rendre l’évaluation signifiante, progressive et réflexive. Je trouve cela absolument magnifique. Ensuite, Mme Chandonnet arrive inévitablement aux bulletins chiffrés. Pour ce faire, elle accueille l’élève et le parent à la rencontre de bulletin. Elle demande à l’élève de se discerner lui-même une note pour chaque compétence ciblée. La majorité du temps, l’élève vise sensiblement dans le mile. Il se perçoit comme son enseignante le perçoit. Il est capable de « deviner » lui-même la note que son enseignante a produite. Toutefois, ce ne sont pas des devinettes. Au courant de l’étape, l’élève a reçu suffisamment de rétroactions lui permettant de se connaitre et de développer son esprit réflexif. Il connait ses forces et ses faiblesses. Bref, cette façon d’évaluer de Julie Chandonnet m’a vraiment inspiré. Il est certain que si j’ai une classe de 5e ou 6e année, je m’inspirerai de ce modèle d’évaluation que je trouve révolutionnaire. Cette conférence m’a permis de développer la cinquième compétence professionnelle.
Pour suivre Julie Chandonnet et en apprendre d'avantage sur ses pratiques :
Instagram : 6eJooly
Twitter: @chandonnejulie
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